Dernier né des projets en cours de mise en route dans les domaines qui m’intéressent, le projet alimentaire territorial (dispositif d’Etat avec co financements possibles des actions qui seront retenues) a « pour objectif de relocaliser l’agriculture et l’alimentation dans les territoires en soutenant l’installation d’agriculteurs, les circuits courts ou les produits locaux dans les cantines. Il devra être élaboré de manière collective à l’initiative de divers acteurs (collectivités, entreprises agricoles et agroalimentaires, artisans, citoyens etc.) ». Pour cette occasion, une méthodologie nouvelle a été mise en place, puisque ce PAT est initié par un groupe de travail ouvert à des élus non conseillers communautaires. Il y a ainsi 4 agriculteurs présents dans ce groupe. Pour ma part, j’agirai pour que les actions de ce projet facilitent l’accès des personnes les plus vulnérables à une alimentation locale de qualité, aident à une adaptation des pratiques culturales à l’urgence climatique (émissions de CO2, consommation d’eau) tout en permettant une rémunération juste des producteurs, facilitent la nécessaire résilience alimentaire sur un territoire moins dépendant des « importations » et plus accueillants pour les nouveaux producteurs. Ces objectifs sont très partagés dans le groupe de travail et c’est prometteur. Le diagnostic partagé de la situation devrait prendre au moins un an, et associer de nombreux partenaires : les actions mises en place progressivement. Je vous tiendrai au courant au fur et à mesure.
Un programme local de l’habitat, qui doit être cohérent avec le SCOT (vori ci dessous) ne s’impose pas aux communes, même s’il constitue un cadre. Les précédents PLH (des ex communautés de communes du Crestois, et du Pays de Saillans et de la CCVD) n’ont atteint que très partiellement les objectifs qu’ils s’étaient fixés, notamment en termes de stratégie foncière et de logements pour les ménages précaires : il n’en reste pas moins que son élaboration est l’occasion d’échanges, de diagnostics,de réflexions stratégiques et de définition d’objectifs communs avec les acteurs du logement et les communes.
Notre territoire se caractérise par une population modeste à très modeste, un habitat devenu rare, pas toujours de bonne qualité et une forte pression récente sur les prix. Le rythme d’augmenation des logements sociaux ou conventionnés n’est pas suffisant à répondre à la demande.
Le futur PLH devrait être arrêté d’ici la fin de 2022 (pour une période de 6 ans). Les actions prioritaires devraient porter sur une augmentation de logements permettant l’accueil de tous les habitants et le desserement des ménages dans de bonnes conditions, mais aussi l’accueil des jeunes, des saisonniers et des solutions hors EHPAD pour les plus de 60 ans. L’habitat réversible étant introduit comme une solution (notamment pour les saisonniers, les jeunes travailleurs), la 3CPS aidera les communes à fixer les règles (cohérentes avec les PLU) pour ce type d’habitat.
Le SCOT : Le schéma de cohérence térritoral
Le schéma de cohérence territorial (SCOT), commun à la 3CPS et la CCVD est un cadre d’aménagement et d’urbanisme sur une période de 20 ans qui s’impose aux communes ou intercos pour l’élaboration de leurs PLU ou PLUI. Il fait donc des choix structurants pour l’aménagement de notre vallée. Les décisions sont prises par un conseil syndical composé d’élus délégués par les 2 communautés de communes (9 pour chacune) : il faut bien reconnaître que 4 ou 5 délégué-e-s de la 3CPS sont parmi les plus assidus et actifs.
Le SCOT s’est donné un fil conducteur : l’exigence de qualité environnementale, réaffirmée dans le contexte d’urgence climatique. Parmi les grands choix faits : le revitalisation des centres des villes, bourgs et villages (pas de nouvelles zones commerciales non encore programmées), le développement de logements adaptés à la population, la consolidation de la qualité environnementale du territoire, la mobllité durable et solidaire. Par exemple, le SCOT ne devrait pas autoriser la création ou l’extension de campings de pllus de 1ha. Les enveloppes urbaines vont être redéfinies, afin de limiter l’artificialisation de nouvelles surfaces. Bien sûr, des intérêts divergents sont mis en lumière, mais l’espoir d’un SCOT répondant aux urgences et exigences du moment est réel. En tous cas, le SCOT de la Vallée de la Drôme se profile, au dire de certains, comme l’un des SCOT les plus intéressants en France.
L’augmentation de population prévue par le SCOT (plus de 11 000 habitants supplémentaires d’ici à 2040) a exigé une étude sur la ressource en eau potable, afin de savoir si une telle augementation de la population pourrait ne pas mettre en danger les ressources en eau, potable en particulier. Cette étude a été présentée le 9 novembre aux élus du territoire. Elle fait ressortir que les ressources en eau sont réelles mais vulénrables, et que la disponibilité de l’eau potable ne serait suffisante qu’à certaines conditions : réduction immédiate de la consommation pour qu’elle revienne dans les limites fixées par le PGRE[1], investissements limités permettant d’accéder rapidement aux ressources non encore totalement exploitées, et plus lourds à terme pour accéder à d’autres ressources que les nappes alluviales de la Drôme. L’enjeu est donc de taille afin d’éviter l’épuisement des rivières et de leurs populations, mais aussi des tensions entre les usages.
Aujourd’hui, le volume prélevé pour la seule eau potable en période d’étiage (soit 1,4 millions de m3 sur 4 millions pour l’année entière) est de près de 20 % supérieur à ce qu’il devrait être pour respecter le bon fonctionnement du milieu aquatique. Les nappes alluviales de la Drôme (dont principalement celle de Crest/Allex) sont en état de surexploitation de début juin à mi septembre, et donc les plus fragiles. Si on ne change rien, l’augmentation de la population entraînerait un besoin en eau potable de plus de 1,6 million de m3 en période d’étiage, soit un dépassement de 40% du volume prélevable sans mettre la rivière (et les nappes alluviales) en grave danger. C’est pourquoi, à court terme, il faut réduire la consommation, et à moyen terme investir pour aller chercher de l’eau dans d’autres aquifères existants et connus, dont en priorité le karst de la Gervanne. Inutile de dire que la réduction de cette consommation ne se fera pas sans difficulté, d’autant plus que d’autres usages de l’eau mettent également en danger la rivière. Des décisions politiques fortes devront être maintenant prises.
Il n’est pas inutile de rappeler que l’irrigation prélève sur le bassin versant 1,7 fois plus que l’eau potable sur l’ensemble de l’année, et 2,5 fois pour la seule période d’étiage.
[1]Plan de gestion de la ressource en eau de la Drôme et de ses affluents, élaboré en 2015, visait à limiter et partager les usages de l’eau. Le constat actuel est que les maximums prélevables en période d’été sont largement dépassés année après année.
C’est le plus gros budget de la 3CPS, avec enfance et jeunesse, et des enjeux importants en lien avec l’urgence climatique. Depuis 2 ans, une grande partie de l’énergie et des investissements de la commission et des agents a été consacré à apaiser la guerre des poubelles à Crest, avec une concertation longue et difficile sur les points d’apport volontaires à Crest, leur esthétique et leur praticité. La question des poubelles est abordée en termes de service aux usagers (surtout crestois) plutôt qu’en termes de politique de déchets, recyclage, évitement, économie circulaire, impact environnemental, tarification, etc…. On peut en effet très largement passer du temps un peu « café du commerce » sur la meilleure localisation et la meilleure taille des conteneurs, sans faire avancer la nécessaire réduction des déchets. La commission a tendance à considérer que notre syndicat de traitement (le SYTRAD) s’occupe de tout très bien et que notre mission est seulement de bien collecter et de favoriser le tri. Or le SYTRAD ne s’occupe que de traiter les ordures qu’on lui achemine, en insistant sur la nécessité de trier, mais pas de réduction des déchets. Bien que ce soit au cœur du projet de territoire de la 3CPS, la commission n’a toujours pas commencé à parler réduction des déchets, et économie circulaire. Une convention active avec la recyclerie l’Or des Bennes, avec financement au tonnage évité, commence à peine à être négociée. Et pourtant, à partir d’aujourd’hui, c’est la semaine européenne de réduction des déchets.
La question de la collecte des déchets verts (qui devront être obligatoirement séparés des autres ordures ménagères résiduelles à partir de 2024) vient d’être prise en charge, avec un débat en conseil communautaire qui a surtout porté sur les odeurs ! Il y a encore beaucoup de travail dans cette commission…qui a pourtant choisi le thème des incivilités pour sa prochaine réunion : est ce vraiment par ce bout là que la question du volume de déchets doit être traitée ?
Elle a essentiellement travaillé, depuis 2 ans, à la vente des 23 parcelles de la zone d’activités de’écoparc du Pas de Lauzun, qui sont aujourd’hui presque toutes vendues ou en cours de l’être. La commission a souvent regretté que ne demandent de s’installer dans cette zone d’activités que des entreprises existantes ayant besoin de se développer, et non par de plus grandes entreprises décidant de s’installer à Aouste. J’ai toujours plaidé pour plus de réalisme : la comcom doit proposer du foncier accessible à des entreprises existantes, en phase de développement, ce qui est un bon signe pour notre territoire. Il ne suffit malheureusement pas de le vouloir, d’offrir des beaux paysages et une qualité de vie pour que de grandes entreprises choisissent de venir.
Dans cette commission, je travaille à faire reconnaître l’économie sociale et solidaire (SCOP et SCIC en particulier) comme un acteur économique clé de notre territoire, tant pour les activités innovantes que pour des emplois pérennes et non délocalisables. Tout le monde n’est pas près à l’entendre, mais je m’obstine !
L’actualité récente est la création d’une nouvelle (petite) zone d’activités aux Valernes à Crest (pas très loin de l’Or des Bennes) : 9 lots seulement sur ce terrain vendu en 2016 par la ville de Crest à la 3CPS. Elle répond à une demande pressentie des entreprises crestoises. Pour l’instant a été validée l’installation des ambulances Jussieu. Terre de Liens (90 emplois actuellement) a fait une demande pour 2 parcelles : il semble que les élu-e-s majoritaires de Crest n’y soient pas très favorables.
Notre jeune communauté de communes l3CPS de son petit nom = Communauté de Communes du Crestois et du Pays de Saillans) regroupe 15 communes et gère, pour 15 000 habitants, un budget à peu près équivalent à celui de la Ville de Crest : 10M€ en fonctionnement (9M€ à Crest) , 3,5M€ en investissements (3M€ à Crest) dont les stations d’épuration et les équipements sportifs. Elle a été créée en 2014 seulement, elle est donc encore toute jeune. Notre voisine la CCVD fait figure de grande sœur, née en 2002, avec 31 000 habitants de 29 communes et un budget 3 fois supérieur. D’ailleurs, nous organisons en commun plusieurs activités ou services, comme le service public de la rénovation énergétique de l’habitat, la stratégie forestière, le SCOT.
La communauté de communes exerce des missions autrefois dévolues aux communes. Dans l’ordre de taille au budget de fonctionnement 2022 : collecte des déchets (2,1M€), enfance jeunesse (2M€), action économique (1,2M€), équipements sportifs (0,8M€), logement (0,1M€), services généraux (3,5M€) et la fibre optique (0,5M€). La gestion de l’eau potable devrait lui être transférée en 2026.
39 élus siègent au conseil communautaire, dont le nombre est proportionnel à la taille des communes : il y a donc 19 conseillers de Crest (15 de la majorité, 4 de la minorité), 5 de Aouste, 2 de Mirabel, 2 de Saillans, et 11 représentants des petites communes. On comprend que la majorité crestoise, avec 15 élus sur 39 dispose d’une force de frappe évidente.
2- le fonctionnement institutionnel de la 3CPS et le rôle que peut y jouer une simple conseillère
.Le fonctionnement institutionnel est tel que les décisions se préparent, ou se prennent pour celles qui peuvent l’être, en exécutif : rencontre hebdomadaire des 7 vice présidents délégués, chacun étant affecté à une mission (à part finances et équipements sportifs qui restent sous la responsabilité du Président). Les réunions du conseil communautaire entier (à peu près 1 par mois) sont un lieu de débat, et valident pour l’essentiel les décisions déjà préparées en exécutif, et/ou validées en commission.
Les commissions fonctionnent de façon hétérogène, selon les sujets et la volonté de leur vice président-e. Elles sont un lieu d’instruction des décisions, mais tous les sujets relatifs à leur champ n’y sont pas automatiquement traités. Une conseillère communautaire de base, comme moi, peut y faire valoir son point de vue, proposer de contribuer à l’élaboration des choix, mais c’est toujours le vice président qui décide de transformer ces options en décisions, et de porter ou non ces débats en commission, en exécutif, et en conseil communautaire. C’est peut-être pour cette raison que les commissions sont le théâtre d’un absentéisme important ???
Vous l’aurez compris, à la 3CPS, beaucoup dépend des vice présidents. Le Président, lui, est souvent présent dans les commissions mais intervient peu dans les débats.
Une nouveauté récente, intéressante et à suivre : la possibilité pour des conseillers municipaux non conseillers communautaires de participer à des groupes de travail sur des sujets particuliers. Le premier de ces groupes de travail est en cours de constitution en vue d’élaborer un projet alimentaire territorial https://agriculture.gouv.fr/quest-ce-quun-projet-alimentaire-territorial (je vous en parlerai plus tard), avec une aide de l’Etat sur 3 ans.
Vous l’aurez compris, il s’agit d’un fonctionnement complexe, très classique et plutôt pyramidal, comme c’est le cas dans à peu près toutes les communautés de communes, et la participation des habitants n’y est pas (encore) d’actualité. Pas facile de se faire entendre sur ce sujet.
Vous l’aurez compris, à la 3CPS, beaucoup dépend des vice présidents. Le Président, lui, est souvent présent dans les commissions mais intervient peu dans les débats.
Une nouveauté récente, intéressante et à suivre : la possibilité pour des conseillers municipaux non conseillers communautaires de participer à des groupes de travail sur des sujets particuliers. Le premier de ces groupes de travail est en cours de constitution en vue d’élaborer un projet alimentaire territorial https://agriculture.gouv.fr/quest-ce-quun-projet-alimentaire-territorial (je vous en parlerai plus tard), avec une aide de l’Etat sur 3 ans.
Vous l’aurez compris, il s’agit d’un fonctionnement complexe, très classique et plutôt pyramidal, comme c’est le cas dans à peu près toutes les communautés de communes, et la participation des habitants n’y est pas (encore) d’actualité. Pas facile de se faire entendre sur ce sujet.
La proposition de modifications du PLU de Crest (qui fut initialement adopté en septembre 2019) pose des questions de fonds pour notre ville et ses habitants. Il serait dangereux de considérer cette proposition de modifications comme anodine car elle constitue en fait la continuation d’une politique municipale de gaspillage de terrains, de bradage de notre patrimoine local et d’un manque absolu de vision stratégique pour l’avenir.
Notre objectif collectif ne devrait-il pas être celui d’un aménagement intégré et responsable de l’espace urbain ? Il est crucial, urgent, prioritaire que les Crestois et les Crestoises puissent confirmer ou réaffirmer une position claire sur ce sujet : pas d’étalement urbain, préservation des terres agricoles, respect et consolidation des réserves foncières, densification de l’habitat en centre ville, entretien et réhabilitation du patrimoine existant plutôt que constructions nouvelles, appui aux activités commerciales, économiques, associatives et culturelles en coeur de ville, mettre un terme a la politique de lotissements en zones d’extension urbaine qui contribue à une surconsommation du foncier, un surcoût en terme de viabilisation et à une dépendance accrue de la voiture. Que faire dans l’immédiat ? Dans un premier temps, un état des lieux est absolument nécessaire. Les actions suivantes permettraient d’ y voir plus clair :
• Moratoire sur les permis de construire lotissements et modification PLU jusqu’à ce que les actions ci-dessous aient été effectuées et les conclusions prises en compte ;
• Inventaire/cartographie des réserves foncières et du patrimoine communal (y compris centre ancien) ;
• Inventaire/cartographie des friches commerciales, résidentielles et industrielles et de leur statut juridique (y compris centre ancien) ;
• Consultations avec habitants, riverains, opérateurs économiques, associations concernées
Ces actions sont faciles à exécuter, rapides à mettre en oeuvre et restent peu onéreuses. Elles nécessitent cependant une volonté politique. Elles sont absolument essentielles pour caler les investissements futurs et identifier les équipements structurants qui accompagneront la revitalisation économique et sociale de notre coeur de ville et la préservation de notre patrimoine local et de nos terres rurales.
En conclusion, les modifications du PLU proposées aujourd’hui ne sont qu’un prélude a ce qui risque de suivre. Le plan d’ action indiqué ci-dessus permettra de reprendre son souffle et de faire un point sur la situation tout en donnant la possibilité aux Crestois et aux Crestoises de mieux comprendre les enjeux et de se prononcer sur l’ avenir de leur ville.
Il est temps de mettre un terme à la politique du coup par coup, trop longtemps préconisée a Crest, et de mettre en oeuvre un vrai programme municipal qui privilégie l’intérêt public à l’intérêt privé.
Catherine Farvacque-Vitkovic urbaniste spécialiste en gestion municipale ; membre du groupe d’appui d’Ensemble Réinventons Crest ; membre fondateur Association Rebond (association citoyenne pour Crest et sa Vallée)
Ce vendredi 11 mars le conseil municipal a été ouvert par le maire sur une note solennelle et grave touchant à sa perception de la situation en Ukraine, vue à travers le prisme de la musique de Chostakovich, compositeur Russe. Ce fut un moment intense et les paroles d’Hervé Mariton pouvaient être partagées par l’ensemble des conseillers municipaux présents.
Le Groupe Ensemble Réinventons Crest avait prévu de proposer en question diverse un vœu simple et précis concernant l’accueil des réfugiés ukrainiens. Nul doute à nos yeux que ce vœu serait soumis par le maire au vote de l’assemblée municipale et nul doute qu’il serait largement approuvé.
Un vœu court et clair
Un vœu en quatre phrases, sans polémique, sans parti pris, simplement empreint d’humanité :
«Le 24 février, Vladimir Poutine lançait une offensive armée contre l’Ukraine. Depuis, des centaines de milliers de personnes fuient la capitale Kiev et le pays pour échapper à la guerre. Face à cette urgence humanitaire, le conseil municipal de Crest approuve et soutient le choix de l’État français d’accueillir les populations qui fuient l’Ukraine et qui souhaitent trouver refuge en France. La commune de Crest se déclare prête à étudier, avec les services de l’État, les conditions d’accueil de ces réfugié-e-s qui arrivent sur notre territoire. »
Une réponse du Maire de Crest pas à la hauteur
Nous aurions souhaité que les élus municipaux fassent bloc pour exprimer la solidarité de notre ville envers celles et ceux qui subissent une situation dramatique sur le plan humanitaire. Malheureusement, le maire a simplement détaillé les actions conduites par des associations ou les initiatives personnelles mais n’a strictement rien annoncé concernant l’action de la ville elle-même.
Les mots sont importants, mais les actes le sont davantage. Comme de nombreuses autres collectivités, nous demandons simplement que Crest prenne sa part à l’effort collectif par des actions concrètes (aide financière, logistique, accueil de réfugiés…). Nous avons le sentiment que cette volonté était très largement partagée autour de la table du dernier Conseil municipal.
Mais, le Maire de Crest, en refusant de soumettre ce vœu au vote de l’assemblée municipale a, comme trop souvent, préféré le clivage et la division sur un sujet qui devait toutes et tous nous unir au-delà de nos sensibilités.
Nous regrettons vivement ce refus et nous rappelons l’existence du dispositif gouvernemental « je m’engage pour l’Ukraine » proposant d’accompagner les particuliers volontaires. Nous le regrettons d’autant plus fort que ce refus intervient seulement quelques mois après une réponse similaire à notre vœu sur l’accueil des réfugiés Afghans… Cela ne fait pas honneur à la tradition d’accueil et de solidarité de notre ville de Crest.
Dans ce contexte, nous saluons toutes les initiatives citoyennes et associatives menées localement et restons grandement demandeurs que notre ville elle-même prenne des initiatives.
Les élues et élus du groupe municipal « Ensemble Réinventons Crest »
Dans deux précédents articles, nous avons parlé du tonnage de nos déchets ménagers, de l’importance de les trier et de les apporter en déchèterie. Et après ? Lorsque nous avons séparé nos déchets organiques, trié tout ce qui peut l’être, apporté en déchèterie ce qui doit l’être, nous espérons que le recyclage prenne le relai. Or un déchet trié n’est pas nécessairement un déchet recyclé, ou du moins pas à 100%. Je ne prétends pas présenter le sujet (oh combien touffu, chaque produit ayant ses propres caractéristiques, donc sa propre filière de recyclage !) de façon exhaustive, mais voici quelques exemples :
• L’ameublement est une filière où la responsabilité élargie du producteur s’applique depuis 2013 : à ce jour, les résultats semblent plutôt bons puisque près de 90% des meubles déposés en déchèterie sont en principe recyclés. Ceci s’explique par la présence importante de bois, d’acier ou d’aluminium dans les meubles.
• Pour les déchets d’équipements électriques et électroniques, le recyclage des différents composants représente environ 80% du tonnage apporté en déchèterie. Le recyclage est ici un processus très complexe, mettant en jeu de nombreux acteurs, tant les composants sont nombreux, et certains dangereux. Dans ce domaine, l’obsolescence programmée est un fléau et la réparation devrait retrouver sa place.
• Pour les textiles, le recyclage consiste pour un peu plus de la moitié en réutilisation en l’état, dont 5% sous forme de frippe en France, et 95% expédiés dans les pays du Maghreb ou d’Afrique sub saharienne, qui finissent pas être débordés par les vêtements que nous leur envoyons. Le tiers est recyclé sous forme d’effilochage ou de chiffons. C’est une filière sur laquelle tout le monde s’accorde à dire que d’énormes progrès restent à faire : à commencer par moins consommer de textile, ne pas se laisser séduire par la fast fashion pas chère et les influenceurs en tout genre.
• En revanche, les emballages plastiques ménagers de la collecte sélective ne sont valorisables que pour moitié environ : ce n’est pas à cause du mauvais tri par les consommateurs, mais de la composition des emballages, certains plastiques ne se recyclant pas, ou la composition de certains emballages (comme les briques alimentaires) étant trop complexe pour qu’ils soient recyclés. Les firmes d’emballages alimentaires n’ont pas encore la contrainte d’utiliser des contenants recyclables à 100%, on est encore loin de l’éco-conception pour tout le monde. Pour la 3CPS, c’est une centaine de tonnes par an (d’emballages triés) qui reste non recyclable. Le recyclage est assuré par CITEO, entreprise « créée par les entreprises du secteur de la grande consommation et de la distribution pour réduire l’impact environnemental de leurs emballages et papiers, en leur proposant des solutions de réduction, de réemploi, de tri et de recyclage ». CITEO estime que 68% des emballages plastiques et 60% des emballages papiers sont recyclés. D’autres sources estiment que la France n’est qu’à 41% de recyclage du plastique : il reste donc beaucoup de progrès à faire par les fabricants !
On comprend donc que, quels que soient les efforts que nous ferons pour trier, ou recycler, il restera des déchets, des montagnes de déchets, dont certains sont malheureusement dangereux.
La conclusion reste : les fabricants devraient avoir de réelles contraintes pour ne mettre sur le marché que des produits véritablement éco-compatibles. De notre côté, avons nous vraiment besoin de tout ce que le marché nous propose d’acheter ?
La semaine dernière, nous avons parlé des ordures ménagères (poubelle grise, déchets organiques et tri selectif), mais ce n’est pas la totalité de ce que nous jetons. Une partie importante de nos déchets ménagers ne peut être ni compostée, ni jetée dans le bac gris, ni dans les containers de tri. Parce que ce sont des déchets volumineux, ou des déchets dont le traitement et surtout la valorisation sont plus complexes que les papiers ou emballages plastiques du quotidien. Il s’agit surtout des déchets de bois, gravats, cartons, tonte et nettoyages de jardin (déchets verts) et tout le reste, ce reste étant joliment baptisé DIB (déchets industriels banaux, bien que ne provenant pas en totalité des industriels, et non dangereux). Notons déjà que ces DIB partent directement à l’enfouissement (voir cet article)
La semaine dernière, je vous disais que nous produisions en moyenne par habitant 300 kg d’ordures ménagères communes. Si on ajoute les dépôts en déchèteries, on monte à 480 kg par habitant et par an (7 fois le poids d’un adulte de taille moyenne !).
Si nous ne voulons pas être envahis par les déchets, nous avons trois options : en produire moins (mais pour nous y aider, il faut aussi que les industriels modifient leurs logiques et leurs choix), les confier à des filières industrielles organisées de recyclage, ou les réutiliser en totalité ou en partie.
Les déchèteries permettent d’accéder à ces filières de recyclage, et d’améliorer ainsi le taux de recyclage de nos déchets, suivant des circuits plus ou moins complexes, coûteux et efficaces. Plus le coût de l’énergie augmentera, plus le reyclage des déchets et matières apportées en déchèterie aura un intérêt, pas seulement environnemental : produire des combustibles, reintroduire les matières dans les circuits de production.
Petit à petit, les différentes professions sont tenues d’organiser la reprise et le recyclage de leurs produits mis au rebut par les consommateurs (c’est ce qu’on appelle la REP : responsabilité élargie des producteurs) : les piles, les pneus, le petit électro-ménager, l’ameublement, cette année les articles de sports et loisirs, et bientôt les textiles sanitaires et même les chewing gums…Même si aujourd’hui ces processus n’intègrent pas un objectif de réduction, et ne permettent de recycler que la moitié de ce qui est mis au rebut. Encore faut-il que nous, les consommateurs, jouions le jeu !
Jouer le jeu c’est prendre le temps de réfléchir avant de jeter : est-ce que ce déchet peut être mis dans la poubelle grise (enfouie pour moitié), dans le bac de tri (recyclé à 85%) ? Ou doit-il être apporté à la déchèterie car il est recyclable dans une filièr et industrielle et encombrerait bien trop les bacs de collecte ? Jouer le jeu, c’est aller déposer à la déchèterie ce qui doit l’être. Bien sûr, la déchèterie c’est un peu plus loin que les containers à ordures et les bacs de tri, mais ça permet de réduire ce qui partira à l’enfouissement, et de produire de nouvelles matières. La déchéterie, c’est un peu une mine de ressources.
Il reste toutefois des matières pour lesquelles notre communauté de communes n’a pas encore de solution de recyclage satisfaisante.
Pour ne pas jeter et ne pas accumuler dans nos caves ou greniers, nous pouvons aussi réutiliser ou ré employer. Nous avons sur notre territoire des acteurs de l’économie circulaire (mot barbare pour exprimer que les objets utilisés une fois peuvent avoir une seconde vie, en l’état ou après modification) : à ce jour, une recyclerie et une matériauthèque, et d’autres demain peut-être, tant le besoin est grand !
Alors en conclusion, pour réduire nos déchets et leur impact environnemental : on trie, on évite le gaspillage alimentaire, on composte, on va en déchèterie, et on donne une deuxième vie aux objets !
Mais avant tout çà, pour réduire nos déchets, on réfléchit avant chaque achat : en ai-je vraiment besoin ? cet objet sera-t-il recyclable ou réutilisable quand il sera abimé, cassé ou passé de mode ? ou ira-t-il rejoindre sous terre tout ce qui y attend déjà une décomposition incertaine et polluante ?
Pour bien nous faire comprendre tous ces enjeux et nous aider, la 3CPS organise prochainement des journées des déchets à Crest (27 et 28 avril), à Saillans (13 mai) et à Vercheny (18 mai).
Comme vous, nous avons été agréablement surpris d’apprendre que la fameuse passerelle du pont Frédéric Mistral serait un espace partagé et allait donner la priorité aux piétons sur les cyclistes.
En effet, les vélos roulent parfois à une vitesse qui comporte un danger pour les piétons. Les enfants seront tolérés à vélo sur la passerelle, mais les cyclistes adultes seront obligés de rouler au pas et de laisser la priorité aux piétons. Comme alternative possible, les cyclistes pourront toujours emprunter le pont Mistral et rouler à 30km/h : ils devront donc redoubler d’attention pour circuler dans le flux habituel de circulation, comme cela est le cas dans nombre de rues à Crest, du fait de l’impossibilité technique d’agrandir la largeur de certaines chaussées pour créer des pistes cyclables.
Cyclistes adultes, vous devrez donc vous résigner à bien respecter le code de la route et à travailler vos réflexes afin de pouvoir réagir rapidement en cas de danger.
Nous avons la chance de vivre dans une ville relativement calme, encore préservée des flux angoissants des grandes villes, où les piétons doivent composer avec les flux incessants de motos, cyclistes, trottinettes et automobilistes, qui ont parfois une manière bien particulière de respecter le code de la route. Malgré tout, il convient de rester attentifs à tous les risques potentiels liés à la circulation : quels que soient la réglementation et le code de la route, il faut toujours partir du principe que l’autre risque d’enfreindre les règles !
Nous, piétons, nous sommes donc vraiment ravis que la priorité soit donnée aux piétons sur la future passerelle, et nous espérons que cette règle sera respectée par tous les utilisateurs de la passerelle! Aujourd’hui, nous nous sommes constitués en collectif, afin de pouvoir défendre le point de vue des piétons, qui représentent le public le plus fragile. Notre souhait est de trouver des solutions intelligentes pour pouvoir faire cohabiter piétons, cyclistes, automobilistes et autres outils de locomotion sur un même espace. Nous souhaitons donc que notre point de vue soit pris en compte et entendu, notamment dans le cadre des débats qui vont avoir lieu cette année au sujet de la question du stationnement et, plus largement du plan de déplacement urbain.
AMÉLIORER LE « VIVRE ENSEMBLE »
Ce que nous demandons, c’est un trafic plus apaisé, sécurisé et fluide, afin d’améliorer le «vivre ensemble ». Sachant que la collectivité a déjà investi beaucoup d’argent pour les vélos sur le territoire, il faut savoir raison garder et avoir l’humilité de suivre les recommandations de Chrysale dans les femmes savantes, acte II, scène 7: «Régler la dépense avec économie doit être son étude et sa philosophie…». Contentons-nous de ce qui est réalisable et réaliste…
En réponse à l’opposition crestoise, qui n’a de collectif que le nom mais n’est en réalité qu’une promesse politicienne, nous avons une question : est-ce possible d’y comprendre quelque chose ? Force est de constater que les décisions ne sont point collectives, mais prises par une minorité, de peur de voir émerger des points de vue divergents et du fait de la phobie constante de voir des «taupes» sortir de leurs rangs ou des fuites leur revenir en boomerang… Mais où est passée cette logique issue du «collectif» et de la «démocratie participative» ? Nous constatons seulement des prises de position toujours plus étonnantes les unes que les autres, résultat fâcheux de la diffusion des idées d’une minorité de personnes qui n’a de cesse d’écrire des tribunes plus belliqueuses les unes des autres, ne construisant rien, ne proposant rien si ce n’est des critiques et des solutions irréalistes, qui ne prennent pas en compte toutes les contraintes à respecter. Ils se sont emparés de toutes ces bonnes formules à la mode que sont «le collectif», la «démocratie participative», «l’engagement citoyen»…
Ce tropisme rédactionnel est problématique : il dévalorise les fondements même des sciences politiques. Malheureusement, ils ne savent pas ce qu’ils font : ces actes conduisent inéluctablement à jeter un funeste voile sur le sens même de ce qu’on nomme aujourd’hui «le collectif». Peut-être faudrait-il ajouter une nouvelle définition dans le Larousse pour pouvoir désigner ce qu’ils en ont fait? Nous espérons de tout coeur que le «peuple» va se réveiller pour chasser d’un revers de main cette poignée de personnes ou, devrait- on dire, personnages, ayant pris des rôles inventés de toute pièce pour prendre le pouvoir sur les personnes plus fragiles: confère le nouveau leader de l’opposition présenté sur le JT de TF1, la spécialiste invétérée de l’économie sociale et solidaire et les autres «fortes têtes» qui se comportent comme s’ils étaient les seuls capables d’avoir une opinion sur la «vie de la cité»…
Amis crestois, citoyens de ce monde, ne laissez pas les autres décider du destin de la cité à votre place. Votre vision compte : ensemble, construisons demain, «Crest-ons» notre avenir.
Le collectif à petons dans la ville
Tribune publiée dans Le Crestois du 25 février 2022