La semaine dernière, nous avons parlé des ordures ménagères (poubelle grise, déchets organiques et tri selectif), mais ce n’est pas la totalité de ce que nous jetons. Une partie importante de nos déchets ménagers ne peut être ni compostée, ni jetée dans le bac gris, ni dans les containers de tri. Parce que ce sont des déchets volumineux, ou des déchets dont le traitement et surtout la valorisation sont plus complexes que les papiers ou emballages plastiques du quotidien. Il s’agit surtout des déchets de bois, gravats, cartons, tonte et nettoyages de jardin (déchets verts) et tout le reste, ce reste étant joliment baptisé DIB (déchets industriels banaux, bien que ne provenant pas en totalité des industriels, et non dangereux). Notons déjà que ces DIB partent directement à l’enfouissement (voir cet article)
La semaine dernière, je vous disais que nous produisions en moyenne par habitant 300 kg d’ordures ménagères communes. Si on ajoute les dépôts en déchèteries, on monte à 480 kg par habitant et par an (7 fois le poids d’un adulte de taille moyenne !).
Si nous ne voulons pas être envahis par les déchets, nous avons trois options : en produire moins (mais pour nous y aider, il faut aussi que les industriels modifient leurs logiques et leurs choix), les confier à des filières industrielles organisées de recyclage, ou les réutiliser en totalité ou en partie.
Les déchèteries permettent d’accéder à ces filières de recyclage, et d’améliorer ainsi le taux de recyclage de nos déchets, suivant des circuits plus ou moins complexes, coûteux et efficaces. Plus le coût de l’énergie augmentera, plus le reyclage des déchets et matières apportées en déchèterie aura un intérêt, pas seulement environnemental : produire des combustibles, reintroduire les matières dans les circuits de production.
Petit à petit, les différentes professions sont tenues d’organiser la reprise et le recyclage de leurs produits mis au rebut par les consommateurs (c’est ce qu’on appelle la REP : responsabilité élargie des producteurs) : les piles, les pneus, le petit électro-ménager, l’ameublement, cette année les articles de sports et loisirs, et bientôt les textiles sanitaires et même les chewing gums…Même si aujourd’hui ces processus n’intègrent pas un objectif de réduction, et ne permettent de recycler que la moitié de ce qui est mis au rebut. Encore faut-il que nous, les consommateurs, jouions le jeu !
Jouer le jeu c’est prendre le temps de réfléchir avant de jeter : est-ce que ce déchet peut être mis dans la poubelle grise (enfouie pour moitié), dans le bac de tri (recyclé à 85%) ? Ou doit-il être apporté à la déchèterie car il est recyclable dans une filièr et industrielle et encombrerait bien trop les bacs de collecte ? Jouer le jeu, c’est aller déposer à la déchèterie ce qui doit l’être. Bien sûr, la déchèterie c’est un peu plus loin que les containers à ordures et les bacs de tri, mais ça permet de réduire ce qui partira à l’enfouissement, et de produire de nouvelles matières. La déchéterie, c’est un peu une mine de ressources.
Il reste toutefois des matières pour lesquelles notre communauté de communes n’a pas encore de solution de recyclage satisfaisante.
Pour ne pas jeter et ne pas accumuler dans nos caves ou greniers, nous pouvons aussi réutiliser ou ré employer. Nous avons sur notre territoire des acteurs de l’économie circulaire (mot barbare pour exprimer que les objets utilisés une fois peuvent avoir une seconde vie, en l’état ou après modification) : à ce jour, une recyclerie et une matériauthèque, et d’autres demain peut-être, tant le besoin est grand !
Alors en conclusion, pour réduire nos déchets et leur impact environnemental : on trie, on évite le gaspillage alimentaire, on composte, on va en déchèterie, et on donne une deuxième vie aux objets !
Mais avant tout çà, pour réduire nos déchets, on réfléchit avant chaque achat : en ai-je vraiment besoin ? cet objet sera-t-il recyclable ou réutilisable quand il sera abimé, cassé ou passé de mode ? ou ira-t-il rejoindre sous terre tout ce qui y attend déjà une décomposition incertaine et polluante ?
Pour bien nous faire comprendre tous ces enjeux et nous aider, la 3CPS organise prochainement des journées des déchets à Crest (27 et 28 avril), à Saillans (13 mai) et à Vercheny (18 mai).
Dominique Marcon – Conseillère municipale Ensemble Réinventons Crest, conseillère
communautaire 3CPS