Un Schéma Directeur Cyclable… ça sert à quoi ?

La 3CPS travaille depuis aout 2020 avec la CCVD à la construction d’un schéma directeur cyclable commun à nos deux territoires. Chaque communauté de communes a validé ce schéma directeur en décembre 2021, soit près d’un an et demi d’études, de concertation, de propositions.

Pourquoi se doter d’un schéma directeur cyclable ?
Le contexte législatif, l’évolution climatique, constituent des raisons essentielles d’agir ; mais on peut y ajouter les bienfaits de la pratique du vélo sur notre santé, le faible coût de ce moyen de déplacement, la moindre occupation de l’espace public par les vélos… C’est pour répondre à cet ensemble de préoccupations que nous avons réalisé ce schéma.

Concevoir un Schéma Directeur Cyclable vise à répondre à des besoins essentiels pour le bien-être et la qualité de vie des habitants. Il s’agit de proposer un réseau cyclable maillé, continu et sécurisé entre toutes les communes du territoire, permettant d’assurer la complémentarité avec d’autres modes de déplacement (vélo, train, bus, auto-stop, covoiturage…). Ainsi nous favorisons la pratique du vélo pour des déplacements du quotidien n’excluant pas les pratiques de loisirs.

Concevoir un Schéma Directeur Cyclable vise à « penser vélo » pour chaque projet d’infrastructure routière, quel que soir le maître d’ouvrage (communes, communauté de communes, département…).

Concevoir un Schéma Directeur Cyclable c’est s’engager dans une concertation
permanente avec tous les acteurs de la mobilité afin de prendre en compte au mieux leurs analyses et leurs contraintes et de s’assurer d’une bonne complémentarité entre les projets. C’est pourquoi j’ai pris le soin, avec les services mobilité de la 3CPS, de rencontrer à plusieurs reprises les élus et services de toutes les communes du territoire. La société INGETEC, en charge de l’étude, a intégré l’ensemble des besoins exprimés par ces communes pour finaliser un plan d’actions et proposer un guide chiffré des investissements s’étalant sur les 8 années à venir.

Chacun comprendra que ces investissements correspondent à un « idéal » que chaque opérateur décidera de les engager ou non, en totalité ou partiellement, selon ses priorités, les moyens financiers dont il dispose et selon son propre calendrier des aménagements. Le Schéma Directeur est un outil pour mettre en cohérence les futurs aménagements, qu’ils soient portés par le Département, les Intercommunalités ou les Communes.

Le développement de la pratique du vélo est un élément important de réduction de nos consommations d’énergie, c’est également une source potentielle d’emplois liés à la vente et réparation de vélos. Les objectifs chiffrés que nous avons fixés d’ici 2024 restent modestes (3% des déplacements effectués en vélo) et largement atteignables. Le succès rencontré par la Vélodrome tout au long de l’année, montre bien que les aménagements favorisent la pratique du vélo.

Le Schéma Directeur Cyclable est donc le premier outil de développement de la part du vélo dans nos déplacements mais il ne sera efficace que si des résultats sont visibles et utiles. C’est pourquoi je m’engage à recueillir et communiquer les éléments d’analyse qui permettront à chacun des habitants de prendre la mesure de nos progrès.

J’ai aussi proposé que la 3CPS soit un élément moteur en matière d’équipements (stationnement vélos, stations de gonflage…) en prenant à sa charge l’achat de ces équipements qui seront mis à disposition des communes au cours des 3 prochaines années pour un montant de 300 000€ ttc. Le choix de ces équipements ainsi que leurs emplacements ne pourront se faire qu’en concertation étroite avec les communes. Par souci du bon usage des deniers publics, ces achats feront l’objet d’un suivi afin de vérifier qu’ils sont réellement utiles et placés au bon endroit. Nous espérons ainsi contribuer à résoudre au moins un frein à l’usage accru du vélo : savoir où le stationner, de jour comme de nuit.

Je reste plus que jamais persuadé que face à des enjeux aussi forts que la lutte contre le réchauffement climatique, la sécurité de tous en matière de déplacement à vélo ou la complémentarité entre la bicyclette et tous les autres modes de déplacements, il faut une action volontariste, collective et concertée en matière d’aménagements cyclables. Le schéma directeur en est la traduction.

René-Pierre HALTER – Conseiller Municipal de Crest, Vice-président Energie et mobilité pour un territoire en transition écologique Communauté de Communes du Crestois et du Pays de Saillans en Cœur de Drôme

Produire, acheter, consommer, jeter…. et après ?

Le contexte de l’histoire : le volume de nos poubelles par habitant a doublé en 50 ans.
Une fois mis à la poubelle, nos déchets ménagers sont collectés par la communauté de communes (pour nous lecteurs du Crestois, c’est la 3CPS ou la CCVD), qui les achemine vers les différentes installations du SYTRAD1 et à la verrerie de la Bégude (07) pour le verre.

Les déchets qui font l’objet d’un refus de tri et les ordures ménagères dites résiduelles (le sac gris qu’on a mis dans le bac gris) vont au centre de valorisation d’Etoile sur Rhône, qui isole les déchets organiques, et valorise ce qui peut l’être. Et après ? ce qui reste va à l’enfouissement dans une « installation de stockage de déchets non dangereux » : pour nous, ce sont les centres privés de Donzère et de Chatuzange le Goubet.

En 2021, sur les 4 800 tonnes de déchets ménagers collectés sur la 3CPS (soit 300kg par habitant), une très large majorité constitue des ordures résiduelles. Le SYTRAD a pu en recycler un quart seulement, et en valoriser au total un peu plus de la moitié. Le reste, soit plus de 2 000 tonnes de nos déchets a été enfoui sous la terre, alors que la part enfouie des déchets ménagers devrait disparaître en totalité en 2040.

Or les centres d’enfouissement ont un effet très négatif sur l’environnement : la fermentation des déchets continue de produire du méthane (un gaz 25 fois plus réchauffant que le C02) et des résidus pollués résultant de l’infiltration des eaux de pluie, pendant des décennies. Ces émanations sont traitées mais ceci est au total très coûteux pour l’environnement, comme pour nos finances.

Tout déchet produit doit être collecté, traité, recyclé en partie et/ou enfoui : tout ceci avec des installations et des process complexes, à cout très élevé. Le tri et le traitement des déchets ménagers par le SYTRAD nous coûte 222€ par tonne. Aujourd’hui à la 3CPS, la taxe pour financer collecte et traitement des ordures ménagères est à 9,6% de la base foncière (elle est 20% plus élevée à la CCVD, et 30% plus élevée dans le Diois).

A propos du SYTRAD : c’est un syndicat regroupant 12 communautés de communes d’Ardèche et Drôme nord et centre, et concernant un peu plus de 520 000 habitants.

En résumé, vous l’avez compris, nos poubelles sont trop pleines, et débordent de matières non retraitées et en grande partie non retraitables.

Que faire ? Il y a des solutions, plus ou moins simples, et la communauté de communes est en train d’en mettre en place, en application des règlementations récentes. Elle organisera deux « Journées des déchets » à l’attention des usagers les 27 et 28 avril prochains à Crest.

Nous les citoyens pouvons aussi réduire notre poubelle grise.

Améliorer le tri : ce sera encore plus facile à partir de juin prochain, puisqu’il n’y aura plus à séparer les papiers/cartonnettes et les emballages plastiques. Et puisque tous les emballages plastiques et métalliques sont désormais triables (même si une part reste non recyclable et va à l’enfouisssement, ou à la valorisation énergétique) , nous ne devrions garder dans nos poubelles grises que le non triable et les déchets organiques. Ah… les déchets organiques !

C’est tout de même 40% de la poubelle grise : plutôt moins dans les communes rurales où les habitants pratiquent souvent le compostage individuel. La loi de transition énergétique nous oblige quoiqu’il en soit à avoir une solution spécifique pour tous les déchets organiques à la fin de l’année prochaine. La 3CPS y travaille,. Il n’y aura probablement pas une solution unique pour tout le monde, mais des solutions adaptées au type d’habitat : rural ou urbain,
individuel ou collectif. Nous pouvons, les un-e-s et les autres commencer à séparer nos déchets organiques, de temps en temps, juste « pour voir » ce qu’ils représentent.

Réduire nos déchets : c’est donc réduire ce qui ne peut pas se recycler en totalité, et nous trouvons malheureusement dans le commerce beaucoup trop d’emballages non ou mal recyclables. C’est aussi acheter en vrac là où c’est accessible. C’est utiliser des contenants personnels autant que possible (pour les légumes et les fruits par exemple, mais aussi pour les préparations cuisinées du marché, ou les oeufs). C’est surtout se poser la question des déchets chaque fois que nous faisons un achat, et ne pas acheter si ce n’est pas nécessaire, afin d’éviter le gaspillage.

Certaines communautés de communes voisines ont choisi une tarification incitative des déchets ménagers, proportionnelle au poids de la poubelle grise résiduelle. En France, 200 collectivités l’ont mise en place et elle concerne environ 6 millions de personnes. C’est une modalité intéressante, qui a poussé nos proches voisins à réduire significativement leur poubelle grise. Nous allons l’examiner de plus près.

Pour réduire nos déchets, il faut aussi, avant de jeter, se poser la question du réemploi ou de la réutilisation de tous les objets dont nous n’avons plus l’usage ou l’envie, mais de çà nous parlerons au prochain numéro…

Dans la prochaine tribune : nature, poids et sort des richesses déposées en déchetteries…

conseil municipal ville de crest drôme

Dominique Marcon, conseillère municipale Ensemble Réinventons Crest – Conseillère communautaire, membre de la commission déchets.

En juillet 2016, le maire de Crest annonçait la réalisation d’une passerelle pour les mobilités douces comprenant un espace de circulation pour les piétons et un autre pour les cyclistes. Cinq ans et 1,250 millions d’euros plus tard, dans sa vidéo de vœux 2022, le même homme nous informe que finalement, si vous êtes à vélo, vous devrez mettre pied à terre pour pouvoir l’emprunter. Imaginez votre réaction si, juste avant l’inauguration du Pont en Bois, le maire avait annoncé que la vitesse des voitures y serait limitée à 5 km/h… on en est là !

Brider l’usage d’une ‘passerelle modes doux’ pour les usagers des modes doux, c’est du gaspillage d’argent public – et cela ne va pas dans le sens de l’Histoire : nous avons une urgence climatique à résoudre, notamment en incitant les citoyens à évoluer vers des modes de transport non polluants : bref ce n’est vraiment pas le moment de mettre des bâtons dans les rayons des cyclistes.

Une décision contraire à l’intérêt des usagers

Ce revirement du maire, s’il ne date pas d’hier, reste difficile à comprendre : le bon sens voudrait, lorsqu’on est responsable d’un ouvrage aussi important, qu’on reste fidèle à son intention initiale : fluidifier et sécuriser le trafic des piétons, cyclistes, PMR et automobilistes.

Plusieurs questions se posent : Comment se justifie cette décision ? une crainte liée au risque de collision vélo / piéton peut-être ? Pourtant, avec une largeur de chaussée augmentée de 3,5 mètres sur l’ensemble pont Mistral + passerelle, il y aurait largement de quoi faire cohabiter les flux des automobilistes, cyclistes et marcheurs en toute sécurité. Mais surtout, comment et avec qui le maire a-t-il opté pour l’option « vélo pied à terre » ? Cela n’a jamais été discuté ni avec les habitants ni avec les usagers du vélo. Aucun débat non plus en commission municipale : comme tout le monde, les élus municipaux ont été mis devant le fait accompli.

C’est le moment d’agir avec les habitants

Cependant, nous disposons encore de quelques semaines avant l’inauguration de la passerelle. Profitons de ce temps pour organiser un travail participatif avec des Crestoises et des Crestois, piétons, cyclistes, automobilistes pour trouver la meilleure solution pour organiser les flux de circulation. Sollicitons les personnes ayant une expertise reconnue (techniciens de la voirie des Services municipaux et du Département, entreprises réalisant le chantier, association Vélo dans la Ville…) pour nous éclairer sur les marges de manœuvre techniques telles que : choisir la bonne place et les bonnes largeurs des bandes de circulation (la bande cyclable direction Sud pourrait-elle être positionnée sur la chaussée), organiser les débouchés nord et sud… Bref, ensemble, réinventons une manière plus adaptée d’exploiter cet ouvrage ! 

L’organisation d’une telle concertation demandera de la part de la mairie un certain engagement et pas mal d’énergie, ce qui rejoint parfaitement l’invitation du maire, dans ses vœux pour 2022, à « s’engager et à ne pas succomber à la paresse ».Nous sommes prêts à participer à l’organisation de cette action avec enthousiasme et dans un esprit constructif : faire émerger l’intelligence collective avec les habitantes et les habitants, c’est dans notre ADN.

Préparer l’avenir avec un plan de circulation

Enfin, au-delà de cette action urgente, nous invitons l’équipe municipale à se pencher de manière prospective sur les évolutions de la circulation à Crest à moyen et long terme : c’est maintenant qu’il faut imaginer le kaléidoscope des mobilités de demain dans notre ville et dans la vallée de la Drôme, en prenant en compte les évolutions des contraintes (fin du pétrole, augmentation de la population…) mais aussi des opportunités nouvelles (apparition de nouveaux modes doux, relocalisation des emplois…) Nous devons donc nous doter d’un vrai Plan global de circulation pour les 20 ou 30 ans à venir, beaucoup plus ambitieux que le simple ‘plan de stationnement’ récemment annoncé par la mairie. Bien sûr, ce plan sera à construire en bonne intelligence avec les intercommunalités qui composent notre bassin de vie. De beaux chantiers pour 2022, donc !

Tribune publiée dans le Crestois du 22 février 2022.

Agnès FOUILLEUX, René-Pierre HALTER, Dominique MARCON, Nicolas SIZARET

Agnès Fouilleux
René-Pierre Halter
Nicolas Sizaret

Quartier gare/lycée, une anticipation ratée !

Bouger, se déplacer, pour son travail, ses loisirs, sa vie quotidienne… tout le monde en a besoin.

Personne ne conteste par ailleurs la nécessité de préserver notre environnement, notamment en agissant pour la diminution des émissions de gaz à effet de serre. Mais, les discours ne suffisent plus, il est urgent aujourd’hui d’agir concrètement et de faire une place grandissante aux moyens de déplacement les moins polluants. La voiture individuelle, jusqu’alors considérée comme outil privilégié pour se déplacer doit descendre de son piédestal.

C’est dans cet esprit que la 3CPS a adopté son schéma directeur cyclable, sans le soutien des élus de la majorité crestoise…

Dès lors, on comprend mieux les difficultés pour l’exécutif crestois de résoudre l’épineux problème de l’aménagement du quartier gare/lycée avec pour ligne directrice de ne pas réduire la part de la voiture dans l’utilisation de l’espace public…

Entre le parvis du lycée et celui de la gare, la zone concentre toutes les mobilités. Ici se rencontrent : de nombreux piétons, cyclistes, souvent lycéens, des bus toujours plus nombreux; le tout étant traversé par la principale artère de circulation automobile de la ville. Malgré cette complexité, la ville de Crest, fidèle à ses principes, fait le choix de donner la priorité absolue à la voiture individuelle. Les piétons et les cyclistes sont donc contraints de s’adapter, de se ranger sur le côté. On est prié de ne pas prendre trop de place!

Remontons un peu le temps… le lycée n’était-il pas déjà là lors du premier mandat de Monsieur Mariton, au siècle dernier ? Et la gare ?…n’était-il pas possible d’imaginer l’avenir en se disant que ces deux institutions seraient appelées à drainer de plus en plus de monde ? Aucune vision de long terme n’a permis d’anticiper malgré 5 mandats consécutifs. C’est bien dommage car  nous sommes désormais contraints de subir une réorganisation de cet espace public dans l’urgence, sans préparation, sans débat en conseil municipal. J’ajoute que l’impréparation n’est pas l’apanage de la municipalité de Crest si j’en juge par le surcroît de complexité apporté par la Région qui décide, sans aucune concertation de couper la ligne 28 en deux et d’obliger plus de bus à stationner plus longtemps précisément là où l’espace est déjà le plus encombré !

Samedi 22 décembre l’organisation future de la voie publique entre le lycée et la gare sera enfin dévoilée. Rendez-vous parvis de la médiathèque. Bien que ce soit avec peu d’illusion quant aux suites données, allons interpeller la municipalité, dire ce que nous voulons, faire des propositions.

Tribune signée par les élus d’Ensemble Réinventons Crest, publiée dans le Crestois en Décembre 2022.